
Antiquité
- 3000
476
Moyen-âge
1492
Temps
modernes
1789
Epoques contem-poraines
De nos jours
Les premières traces d’occupation humaine à Vue datent du Néolithique, comme l’attestait autrefois la présence d’un menhir au lieu-dit les Génonvilles.
Durant l’Antiquité, Vue était un village fortifié important : un oppidum gaulois a été mis à jour par les archéologues au niveau de l’actuel lotissement de la Fontaine aux Bains, en 2014. Cet oppidum était entouré d’un Murus Gallicus constitué d’une double fortification.
Aquarelle de A. BUGEON, proposant une possible reconstitution de l’oppidum de Vue.
Au Moyen Âge, Vue reste fortifiée. L’église Saint Philbert est construite vers le XIe siècle et un cimetière l’entoure. Des sarcophages de l’époque mérovingienne ont été retrouvés sur le site de ce vieux cimetière à la fin du XXe siècle. A l’intérieur de l’un d’eux, un denier d’argent a été exhumé : il a été daté de l’époque de Foulque Nerra, comte d’Anjou, par l'hôtel des monnaies de Paris, c’est à dire entre 970 et 1040. D’autres sépultures datant du Haut Moyen Age ont également été mises à jour en 2023 lors de fouilles archéologiques rue de la Tannerie.
Lors des guerres de religion, le duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, fait abattre les fortifications de la cité en 1592, afin d'y déloger les Protestants venus s’y réfugier et ayant pris possession du lieu.
Vue est un lieu de culte réputé envers Sainte-Anne, établi lors de l'évangélisation chrétienne de la région par les moines philibertins. Une chapelle y a été reconstruite en 1644 à l'emplacement de l'église actuelle, instaurant un pèlerinage depuis plusieurs siècles jusqu'à aujourd'hui, le dimanche le plus proche de la fête de la Sainte le 26 juillet, et auprès de la Fontaine miraculeuse.
Vue a fait partie de la Baronnie de Retz, province de Bretagne. Elle est longtemps dominée par deux seigneuries : la châtellenie de Vue et celle de la Blanchardais. La seigneurie de la Blanchardais, dotée de pouvoirs de haute justice, domine la vie de la communauté lorsqu’éclate la Révolution française.
La période de la Révolution est très troublée à Vue. En mars 1793, les habitants de Vue, comme dans le reste du Pays de Retz, refusent la levée en masse ( recrutement de soldats pour aller faire la guerre aux frontières) et se rendent à la Blanchardais. Ils contraignent Charles Danguy, seigneur du lieu, âgé et quasiment aveugle, à prendre la tête du soulèvement. Ce dernier, arrêté quelques jours après, est alors condamné à mort : c’est la première victime de la Révolution à Vue. De nombreuses autres suivront, notamment dans la forêt de Princé qui sert de refuge aux Insurgés. Le bourg de Vue est en partie incendié par les troupes républicaines. L’église Saint Philbert est réduite à l’état de ruines.
Au cours du XIXe siècle, une lente reconstruction du bourg s’opère. L’église Saint Anne, construite à la place de la Chapelle Saint Anne, devenue vétuste, est achevée en 1856. Un presbytère suit en 1868, œuvre de l’architecte nantais Gustave Bourgerel. Ce bâtiment est aujourd’hui devenu la mairie de Vue.
Durant le XXe siècle, Vue est marquée comme tout le pays par les deux guerres mondiales. Durant le Second conflit, elle est incluse dans les limites de la poche de Saint Nazaire, ce qui la vide d’une grande partie de sa population.
La commune est restée jusque dans les années 1970 majoritairement agricole. L'implantation et le développement des usines industrielles dans la région, comme les chantiers de Saint-Nazaire, l'arsenal d'Indret, et l'aérospatiale de Bouguenais, ont provoqué la quasi disparition des exploitations agricoles, poussant Vue à devenir une commune dortoir de la grande couronne nantaise.