Le cimetière mérovingien
Lors des travaux de voirie en 1988 et 1994, des sarcophages mérovingiens ont été découverts sur cet emplacement.
Dès 1988, le docteur TESSIER, archéologue, se promenant dans le bourg a été intrigué par des morceaux de calcaire coquillier qui se trouvaient sur le pan de mur subsistant de l’ancienne église Saint Philbert. En entreprenant des fouilles, il a découvert 6 sarcophages dont l’un disposait d’un couvercle. Dans ce couvercle se trouvait un denier d’argent (ce dernier a été daté de l’époque de Foulque Nerra, par l'hôtel des monnaies de Paris, c’est à dire entre 970 et 1040). Deux autres sarcophages ont été mis à jour côté Nord. Tous ces sarcophages étaient des sépultures de réemploi, c’est-à-dire qu’au moment de la construction de l’église St Philbert, implantée au milieu du cimetière, des tombes ont été cassées pour dégager l’espace nécessaire à la construction. Les ossements ont été répartis dans les cuves aux alentours. Dès l’époque carolingienne, ce type de sépultures à été abandonné sauf pour les personnages illustres. Le bois a remplacé la pierre pour la construction des cercueils. Ce cimetière a donc servi entre le VIe et le IXe siècle.
En 1994, les archéologues ont exhumé d’autres sarcophages en tuffeau provenant des carrières situées aux alentours (Cheméré et Arthon). Tous ces coffres sont monolithes (d’un seul bloc) et de forme trapézoïdale, sans couvercle. Ils sont orientés d’Ouest en Est (la tête est à l’Ouest, les pieds à l’Est). Les bras des défunts sont croisés sur la poitrine. Toutes ces tombes semblent avoir été alignées. Aucun élément mobilier (bijoux, objets, monnaie) n’a été dégagé pour permettre une datation précise. Lors de cette deuxième phase de fouilles, trois squelettes ont été mis à jour et conservés : un jeune adulte, une jeune adulte avec un trou au milieu du front, accompagnée d’un crâne de bébé et un autre squelette sans détails plus précis.
La croix celtique a été bénite le 25 août 1850. Ce cimetière est resté jusqu’au XXe siècle le seul cimetière de Vue. Depuis la première guerre mondiale, les inhumations ont été déplacées au cimetière actuel.